Elle a de l’arthrose dans les mains. Ça l’embête pas, Huguette. Elle en est fière. C’est la preuve qu’elle en est bien une. Une routière. Avec ses 3 millions de kilomètres passés à tenir un volant, forcément, ça use. Rares sont celles qui peuvent en dire autant. Huguette Durand, c’est un peu la pionnière du milieu. Un modèle pour certaines, une référence pour d’autres. Car des femmes, au volant d’un camion de marchandises, il y en a peu. Seulement 3% aujourd’hui. Et presque 0%, quand Huguette a débuté en 1977. Être une femme et vouloir être routière, c’était impensable. Pour les patrons, les routiers et la société. Comme toutes les autres routières de cette première génération, elle a essuyé refus et jugements. Comme toutes les autres, elle a gagné leur confiance et leur amitié. 40 ans plus tard, Huguette est toujours à bord de son Renault Trucks rouge et noir, au nom de sa propre entreprise. Alors quand on lui parle des difficultés ou du machisme, Huguette se marre :